samedi 11 octobre | 10h30 Cinéma & Débats
Tarifs: 5/3 euros
L’asso 20000 docs sur la terre propose
France • 1962 • 53’
Mario Ruspoli est le premier à entrer avec une caméra dans un hôpital psychiatrique. En Lozère, dans l’hôpital de Saint-Alban, il se rapproche des malades et nous aide à mieux comprendre leur quotidien ainsi que celui des médecins. C’est à cet endroit que les premiers essais de psychothérapie institutionnelle on lieu, psychothrapie qui, à l’époque, était sujette à controverse.
Tournage dans la continuité des Inconnus de la terre à la fin du printemps 1961. Le producteur Anatole Dauman, insatisfait de la qualité des rushs, souhaite diviser le film en deux courts métrages (Regard sur la folie et La Fête prisonnière) afin d’en faciliter l’exploitation. Le film, qui conserve cette structure bipartite, sera néanmoins diffusé dans son intégralité (sortie en salles en septembre 1962).
Mario Ruspoli, un cinéaste-vérité par Raymond Bellour :
« Mario Ruspoli n’était connu jusqu’ici que pour le beau documentaire réalisé sur la vie des pêcheurs des Açores, Les Hommes de la baleine. Dans le choix du sujet comme dans la manière d’aborder certains moments, il y avait une qualité de regard peu commune, à la fois curieux, ému, exalté, attendri, une attention qui retenait et faisait que l’on n’oubliait plus.
Aujourd’hui, Mario Ruspoli est devenu un cinéaste-vérité. Je dis un pour bien souligner la possibilité de démultiplication du terme. Il y a autant de cinéastes-vérité que de cinéma-vérité. Ce n’est pas une formule, seulement une attitude : le cinéma-vérité est une tentative d’approcher au plus près la réalité humaine. Il se caractérise par certaines techniques : enregistrement du son synchrone, caméra à la main, 16mm…
Les films que vient de terminer Ruspoli sont aussi une aventure, il s’agit cette fois d’une chasse à l’homme. Il a choisi la Lozère pour parler des paysans, ces inconnus de la terre qui habitent le département le plus déshérité de France. Il a enquêté et, si au passage, il a pris de très belles images de rues et d’herbes, de plateau ras tendu à l’infini comme une peau malade, d’arbre tordu contre le ciel, il a, avant toute chose, interrogé, questionné les hommes et les femmes d’une terre où l’isolement devient l’élément premier du paysage mental. […] »
(Source : Festival International du Film de La Rochelle)+ + À propos de Mario Ruspoli et le « cinéma direct », un article de Caroline Zéau