jeudi 26 juin | 20h30 Cinéma & Débats
L’asso 20000 docs sur la terre vous propose cette projection:
« De la « république unie du soja » à la désobéissance civile appliquée au réel. » de Hervé de Willencourt
France, 2009/2024, 85′,
Ce « road movie » prend racine dans des images tournées entre 2009 et 2018, lors de cinq actions de désobéissance civile du collectif des « faucheurs volontaires d’OGM » destinées à questionner l’importation de soja transgénique produit dans cinq pays d’Amérique du sud : Argentine, Uruguay, Bolivie, Paraguay et Brésil.
Ces cinq pays correspondent précisément à la « république unie du soja », terme utilisé pour la première fois par la multinationale Syngeta en 2003 dans le cadre d’une campagne de promotion sur le soja transgénique. Cette « république unie du soja » couvre aujourd’hui plus de 50 millions d’hectares, soit la superficie de la France métropolitaine.
En 2024, sillonnant ce « territoire » soumis principalement à la monoculture du soja transgénique, ce film donne à entendre la voix de dizaines d’acteurs de la société civile « là-bas » : environnementalistes, universitaires, paysans, médecin, représentants de « culture indigènes », activistes des droits humains, journalistes, socio-anthropologues…
Autant de rencontres qui témoignent des impacts socio-environnementaux du soja transgénique : disparition de l’agriculture familiale et perte de la bio-diversité, accaparement des terres et déplacement de communautés indigènes, judiciarisation des mouvements sociaux et assassinats. Des témoignages qui dénoncent un système agro-importateur/exportateur qui prend racine dans les dictatures des années 70 et qui provoqua des milliers d’assassinats : le plan Condor. La mise en place de politiques néolibérales, la priorité aux exportations, la corruption et la concentration des terres ont en effet pavé la voie pour l’actuelle « république unie du soja ».
En contrepoint de témoignages recueilli « là-bas » au sein de la « république unie du soja », ce film permet d’appréhender « de l’intérieur » les actions des « faucheurs volontaires ». Et l’exigeante motivation d’activistes qui, « ici », s’inscrivent dans la longue histoire de la désobéissance civile.
« Toutes les personnes amoureuses de la liberté devraient être respectueuses des loi, car les lois nous permettent de coexister en liberté – il ne peut y avoir de sociétés sans loi. Pour nous respecter les uns les autres. Il est des lois non pas pour nous assujettir mais plutôt pour nous permettes d’agir librement. Et pour cette raison, toutes personnes aimant la liberté doit être respectueuses des lois. Mais il (Henri Thoreau) disait aussi autre choses de très importante. Toutes les lois ne sont pas justes. Il est des lois injustes auxquelles nous devons résister. Et c’est cela la désobéissance civile ».
(Pérez Esquivel, entretien, Buenos Aires, 2001).
Ce documentaire s’inscrit dans la continuité d’un travail de portraits photographique et d’entretiens avec quelques 300 acteurs de la société civile réalisé au tout début des années 2000 au sein des six pays du « plan Condor », « Figures d’une société civile en mouvement ».
Epoque des Forums sociaux à Porto Alegre au Brésil, où un autre monde semblait (encore) possible.
Réalisation Hervé de Williencourt, assisté d’Ariane Asselin et de Thérèse Collinet